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Contrat de site : faire gagner l'université !

En même temps que l'enseignement supérieur s’affirme comme une pierre angulaire pour le développement de la société, on assiste, partout dans le monde, à la création de pôles universitaires plus cohérents, plus visibles. En Alsace, la nouvelle Université de Strasbourg s’est recréée sur la base d’une fusion innovante dès 2009. Objectifs ? Favoriser la réussite des étudiants, regrouper des moyens pour améliorer et préserver les formations, développer les complémentarités en recherche, permettre la transdisciplinarité. Son regroupement fait sa force. Il a permis nos succès à l’Opération campus et aux Investissements d’avenir. C'est désormais un facteur d'attractivité au niveau national comme international. C'est une chance pour nos étudiants, un atout pour les personnels, pour notre communauté, pour notre territoire. Et nous en sommes fiers !

Aujourd'hui, de nouveaux regroupements sont non seulement possibles, mais souhaitables pour tous. Certes, la loi va nous y obliger, mais le bon sens doit nous y conduire. Les quatre grands acteurs majeurs alsaciens de l'enseignement supérieur - Université de Haute-Alsace, Bibliothèque nationale universitaire, Institut national des sciences appliquées - peuvent - et doivent - se rejoindre. En jeu : la réussite des étudiants et le rayonnement de l'enseignement supérieur en Alsace, aussi bien à l’échelle nationale qu'au niveau européen et international.

Pour réussir, nous devons adopter à nouveau la même attitude : travailler à partir de nos propres initiatives, motivés par le désir d’être utiles. Plus que jamais, notre union peut faire notre force. Pour cela, la confiance des uns envers les autres est indispensable. Notre responsabilité collective est engagée, pour nos étudiants, pour leur avenir ; notre crédibilité est en jeu. Les conseils d'administration de nos universités nous en ont donné le mandat il y a quelques mois. Certains veulent remettre en cause à la fois la légitimité et la sincérité de cette démarche. J’affirme que l'Université de Strasbourg avance dans le respect et dans l'écoute, certes en défendant son point de vue mais toujours tournée vers l’intérêt collectif. Oui, nous voulons élargir notre communauté tout en respectant l'autonomie de chacun. Oui, nous voulons être plus forts, pas pour nous-mêmes, mais tout simplement pour rendre l'exercice de nos missions de formation et de recherche plus efficace, pour la société toute entière. Alors, nous ne ménageons pas nos efforts pour lever appréhensions, peurs, ou a priori. Faire gagner l'université, c'est notre seule ambition.

Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg

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Environnement : l’université sur le bon chemin

L’association Campus vert Strasbourg a tout juste terminé son programme d’animations autour de la Semaine de l’environnement. Un programme qui a rencontré un franc succès et nous invite à refaire le point sur les initiatives « environnementales » récentes à l’Université de Strasbourg.

Marion de Weerd est contente. La jeune femme, qui fait son service civique auprès de l’association Campus vert Strasbourg, a été favorablement impressionnée par la participation du public aux différentes actions ou manifestations menées par l’association à l’occasion de la Semaine de l’environnement : repas sobres en carbone, biologiques ou végétariens aux restos U, récits de vacances à vélo, atelier de fabrication de produits ménagers, de réparation de vélo, de couture ou tricot, troc de fringues, journée au jardin, sortie nature, projection de films sur cette thématique, etc. Les différentes manifestations, organisées par les nombreux bénévoles de l’association, ont fait le plein de participants de tous âges et tous horizons. « Les étudiants sont notre cœur de cible, car l’université les amène à s’interroger sur leur avenir, la société dans laquelle ils vivent, leur environnement, des thématiques sur lesquelles Campus vert s’engage dans le cadre de ses différentes actions. Mais nos manifestations sont ouvertes à tous, des personnes hors communauté universitaire y participent », explique Marion.
Campus vert est soutenue par l’Université de Strasbourg qui l’héberge et l’aide à porter ses différents projets : « Récemment, l’université nous a octroyé un terrain sur le site de l’IUFM à la Meinau pour y faire pousser des légumes. Une dizaine de personnes s’y impliquent, on espère récupérer d’autres terrains sur les différents campus », conclut Marion. Elle précise que Campus vert se félicite que l’université mette en place un tri sélectif des déchets généralisé.

Tri sélectif et économie d’énergie

Ce projet est porté par le Service prévention, sécurité, environnement de l’université, et plus précisément par Carole Dieffenbacher. Il s’agit de compléter la démarche de tri et de collecte sélective des déchets produits par l’établissement. Une filière de recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) est en place depuis 2009 (37,6 tonnes de matériel réformé ont ainsi été collectées en 2012), ainsi que les déchets « chimiques », produits par les laboratoires de recherche et en travaux pratiques (environ 90 tonnes récupérées chaque année). 18 tonnes de verre perdu ont également été collectées en 2012. Depuis quelques semaines, des bacs de collecte jaunes sont distribués par la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) pour la mise en place d’un tri sélectif des déchets à l’échelle de l’université. Chaque composante doit organiser la collecte sélective dans ses murs via la société ou le personnel chargé de faire le ménage. « Les bacs sont en test pour vérifier que leur contenance correspond aux besoins réels de tel ou tel site et leur quantité pourra être ajustée jusqu’au 17 mai. En juin, des conventions seront signées entre la CUS et chaque composante », précise Carole Dieffenbacher.
Sur le front de la politique énergétique, l’université s’efforce toujours de réduire sa facture de chauffage, en dépit d’un patrimoine peu adapté à cette démarche (beaucoup de bâtiments-passoires). La mise en place progressive d’un système de pilotage informatisé et centralisé des installations techniques de chauffage (cf. l'article de Floriane Andrey dans L'Actu du 14 décembre 2012) a permis de faire baisser sensiblement la consommation de kilowatt/heure sur plusieurs sites. 
Inversement, l’installation d’un super-calculateur au sein du centre de calcul haute-performance hébergé dans les locaux de l’IUFM (cf. l'article d'Anne-Isabelle Bischoff dans ce numéro) a été bien pensé en termes de développement durable. L’installation des machines (dont le fonctionnement génère une forte chaleur) a été couplée à un système de refroidissement « green » : des tuyaux au sol font circuler de l’eau froide obtenue par simple échange thermique avec l’air extérieur via quatre grands ventilateurs installés sur le toit.

« Zéro phyto », abeilles et oiseaux


Parallèlement, la politique « zéro phyto » se poursuit dans les espaces verts (pas d’utilisation de produits phytosanitaires). Les prairies fleuries et méllifères ont été pérennisées, « et nous utilisons de plus en plus de plantes endémiques, en évitant les hybrides », précise Philippe Obrecht, responsable des jardiniers et des espaces verts.

Le futur parc-jardin qui sera aménagé dans quelques mois au cœur du campus de l’Esplanade ouvrira un nouvel espace vert de 3,5 hectares environ. Il se construira autour d’îlots de verdure à l’ambiance champêtre, qui fera la part belle aux prairies ou gazons fleuris sans engrais chimiques, ni pesticides*.
De quoi réjouir les apiculteurs partenaires du déploiement de ruchers sur différents sites de l’université, sur le campus historique, et à Illkirch. Dans le même ordre d’idée, l’université collabore avec la Ligue de protection des oiseaux pour prendre soin des oiseaux vivant sur le campus, et notamment des faucons pélerins qui habitent au dernier étage de la tour de chimie. D’ailleurs, la couvaison vient de démarrer dans leur foyer, avec un peu de retard lié à la persistance des conditions hivernales. La nature retrouve sa place sur les campus… Réjouissons-nous !

Caroline Laplane

*Avec les travaux du parc, une étude sera lancée sur l’évolution de la biodiversité sur les pelouses du campus, par l’équipe de Christiane Weber, du Laboratoire image, ville, environnement (LIVE) – UMR 7362.

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La Semaine de l'environnement en images

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Jean-Yves Pabst, vice-président Finances : « Responsabilisation et vigilance accrues de tous »

Jean-Yves Pabst fait partie des nouveaux membres de l’équipe présidentielle de l’Université de Strasbourg. Chargé des finances, il a la lourde charge de maintenir un équilibre budgétaire pendant cette période de rigueur. Entretien.

Les comptes de l’année écoulée viennent d’être approuvés au conseil d’administration (CA) du 26 mars. Quel bilan en faites-vous ?

Je félicite le CA précédent qui a pris ses responsabilités en tirant la sonnette d’alarme en juin dernier voyant que les recettes n’étaient pas au niveau des attentes. Il fallait faire des économies si on ne veut pas finir l’année dans le rouge. C’était très courageux de dire cela pendant une période électorale. Au final, le résultat de fonctionnement est globalement excédentaire de 2 millions d’euros. Ce n’est pas grand-chose par rapport aux 500 millions de budget, c’est un trait de crayon. Mais c’est un résultat positif. De plus, le fonds de roulement avoisine les 35 millions d’euros qui correspondent à plus de 30 jours de trésorerie, alors que la loi stipule qu’il en faut au moins 15. C’est correct, pas extraordinaire, mais pas mal non plus !
Tous les domaines ont été touchés par la rigueur, aussi bien la formation, la recherche que le fonctionnement de manière générale. Grâce au sérieux et à la participation de tous, nous finissons l’année en équilibre, « dans le vert » !

Quelles seront les tendances pour cette année et la prochaine ?

Nous aurons les mêmes dotations de l’État qu’en 2012. Mais l’évolution de carrières des personnels entraîne une augmentation de la masse salariale globale. Il faut donc continuer à être vigilant en 2013 ainsi qu’en 2014, et ne pas dépenser plus d’argent que ce que nous avons. Chaque directeur de composante, chaque directeur d’unité de recherche, chaque chercheur, chaque personnel… qui signe un bon de commande, crée un enseignement, achète un nouvel appareil, prévoit un déplacement… doit se poser la question « est-ce vraiment indispensable ? » Chacun est responsable des dépenses. La somme de toutes ces petites économies a permis de finir l’année dans le vert. Nous avons la chance d’être une des universités de France à ne pas être en déficit. Ce qui nous permet de garder une marge de liberté. Cependant, 85 % de l’argent est déjà bloqué par les charges fixes, les salaires… Avec les 15 % restants, la marge de manœuvre est faible. Ainsi, actuellement, nous dépensons 11 millions d’euros pour les fluides (eau, chauffage, etc.) et une augmentation de 25 % est prévue dans les deux prochaines années. Pour autant, il faut débloquer de l’argent pour faire des projets d’investissements pédagogiques, de recherche, de rénovation et de construction. En effet, ces deux derniers postes ont été fortement touchés en 2012 (- 40 %).

Quelles en seront les conséquences pour les personnels ?

Nous voulons éviter absolument, en cette période de chômage, que les personnels soient l’unique variable d’ajustement. Nous maintenons l’emploi autant que nous le pouvons. Nous n’avons pas besoin de faire des bénéfices, comme une entreprise privée, mais d’être en équilibre. Cependant, si nous engrangeons davantage de recettes, nous pourrons investir dans l’enseignement, la recherche ou les bâtiments. Parce que tout ce que nous ne faisons pas aujourd’hui, nous devrons le faire demain.
Nos personnels sont notre principale force. En six mois, ils ont vite réagi pour équilibrer notre budget. C’est grâce à nos chercheurs que nous avons eu les Idex, les Labex, les grands investissements… Leur rayonnement permet la création de recherche et de valeur.
Nous allons impulser quelques actions, communiquer, dialoguer, donner une boîte à idées pour faire attention à mieux dépenser. Il faut faire des économies là où c’est possible. C’est du bon sens. Il n’y a pas de solution miracle : c’est la responsabilisation et la vigilance accrues de tous ! Il faut aussi augmenter les recettes par la taxe d’apprentissage, les recherches de fonds via la Fondation, le développement des ventes de livres par les Presses universitaires, etc.

Continuez-vous, avec ces nouvelles missions de vice-président Finances, de gérer la Faculté de pharmacie ?
Je démissionnerai de mes fonctions de doyen de la Faculté de pharmacie à la fin de cette année universitaire, sachant que ma succession y est assurée. Mes nouvelles attributions sont en effet 38 fois plus complexes. Et je vais m'y consacrer pleinement.

Propos recueillis par Fanny Del

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Les plans de l'usine-école EASE se dessinent

Une nouvelle étape vient d’être franchie dans le projet d’usine-école EASE (European aseptic and sterile environment) de l’Université de Strasbourg, lauréat en 2011 de l’appel à projet « Formation par alternance » du programme investissement d’avenir. Le programme avance à grand pas, avec l’aboutissement de la phase du concours d’architecte, et les études techniques complexes des bureaux d’études qui précèdent la phase du chantier.

L’idée innovante d’une usine-école pour les métiers de la production en salles blanches est née dès 2009, d’une réflexion conjointe entre le pôle Alsace BioValley et l’Université de Strasbourg. Ce futur centre de formation propose une approche pédagogique novatrice, afin de reproduire l’ensemble des contraintes techniques et fonctionnelles d’une usine de production pharmaceutique en milieu stérile. L’originalité du projet repose également sur le fait que la partie technique sera elle-même utilisée comme démonstrateur pour des formations en génie climatique ou maintenance.
Le bâtiment d’une surface totale d’environ de 4 300 m² sera construit au cœur du campus d’Illkirch à proximité du restaurant universitaire, de la bibliothèque et du Centre d’analyses et de recherche, sur des terrains de l’État affectés à l’Université de Strasbourg. Après un travail de programmation détaillé porté par le cabinet Aubry, un concours de maîtrise d’œuvre a été lancé par l’université fin mai 2012. Un cabinet d’architecte a été choisi par un jury composé notamment des partenaires financiers du projet (CUS, Région) en début d’année. « Différents critères ont été évalués : la qualité de la proposition architecturale extérieure et intérieure, l’insertion dans le site, la facilité d’exploitation et de maintenance, les performances énergétiques, les coûts de construction compatibles avec l’enveloppe financière du projet, etc. », explique Pauline Copyloff, responsable du département grand projet à la direction du patrimoine immobilier. Le lauréat de l’appel d’offre sélectionné est le cabinet Vialet architecture. Différents bureaux d'étude* sont également impliqués dans la construction, notamment sur la partie performance énergétique.

Un bâtiment futuriste pour une pédagogie novatrice


L’esquisse du futur centre de formation propose un aspect original et unique du bâtiment à l’image du projet. Le bâtiment sera composé d’une structure métallique et de façades en verre profilé translucide. Les salles blanches seront regroupées à l’étage pour former le cœur d’un plateau technique. Dans chaque module de fabrication, laboratoire spécialisé, salle spécifique, sas de transition, etc., la pression, la température et l’atmosphère seront contrôlées. Les étudiants non présents en zone contrôlée pourront suivre les manipulations grâce à un agencement original, qui joue sur la transparence du bâtiment autour des zones stériles.
La partie technique, qui sera intégrée dans l’offre de formation, est aussi traitée avec une grande qualité d’espace pour permettre la visualisation des installations techniques. Enfin, la performance énergétique, l’un des points forts du projet, sera particulièrement suivi par l’université afin de répondre aux exigences actuelles.
Aujourd’hui, la maîtrise d’œuvre travaille en partenariat avec la Direction du patrimoine immobilier pour finaliser les plans détaillés de cette usine-école. D’ici l’été 2013, la demande de permis de construire sera déposée, en parallèle aux différentes étapes de validation technique du projet. La pose de la première pierre est prévue au printemps 2014 pour une livraison de l’usine-école, fin 2015.

Anne-Isabelle Bischoff

*Cotraitants: Ceris ingénierie - BET TCE - Ingénierie fluides - Ingénierie pharmaceutique - Batisère ingénierie - BET structure, C2BI - BET ingénierie de la construction, Peutz et associés - BET acoustique ; Programmiste: Aubry&Guiguet Programmation ; Contrôleur Technique : Bureau Veritas